Rezension über:

Ralf Krumeich / Christian Witschel (Hgg.): Die Akropolis von Athen im Hellenismus und in der römischen Kaiserzeit, Wiesbaden: Reichert Verlag 2010, X + 526 S., 81 Bildtafeln, ISBN 978-3-89500-713-2, EUR 98,00
Buch im KVK suchen

Rezension von:
Éric Perrin-Saminadayar
Département d'Histoire, Université Paul Valéry Montpellier 3
Redaktionelle Betreuung:
Matthias Haake
Empfohlene Zitierweise:
Éric Perrin-Saminadayar: Rezension von: Ralf Krumeich / Christian Witschel (Hgg.): Die Akropolis von Athen im Hellenismus und in der römischen Kaiserzeit, Wiesbaden: Reichert Verlag 2010, in: sehepunkte 11 (2011), Nr. 6 [15.06.2011], URL: https://www.sehepunkte.de
/2011/06/19421.html


Bitte geben Sie beim Zitieren dieser Rezension die exakte URL und das Datum Ihres Besuchs dieser Online-Adresse an.

Ralf Krumeich / Christian Witschel (Hgg.): Die Akropolis von Athen im Hellenismus und in der römischen Kaiserzeit

Textgröße: A A A

La parution en 2003 du beau livre de Bernard Holzmann consacré à l'Acropole d'Athènes [1], l'ampleur des programmes de fouilles et de restauration engagés sur le site, la construction du nouveau Musée de l'Acropole, tous ces événements ont mis à nouveau le sanctuaire sur les devants de la scène athénienne. Celui-ci est redevenu le symbole d'une cité et d'une civilisation, comme il le fut pendant toute l'Antiquité. Cet engouement retrouvé pour l'Acropole au XXIe siècle a amené Christian Witschel et Ralf Krumeich, qui s'attachaient déjà à rassembler la documentation constituée par les bases de statues érigées dans le sanctuaire, à développer leurs recherches dans le cadre d'un ambitieux programme destiné à mieux mettre en évidence la place et l'utilisation du sanctuaire aux époques hellénistique et romaine, un moment assez peu étudié de son histoire. Pour ce faire, ils ont réuni plusieurs chercheurs à l'occasion d'un colloque international tenu à Bonn en juin 2006, colloque dont le volume présenté ici est l'aboutissement.

L'ouvrage s'ouvre sur une substantielle introduction des éditeurs, qui souligne de manière efficace et claire le rôle essentiel joué par l'Acropole dans la définition d'une identité athénienne tant auprès des Anciens que dans l'historiographie plus récente; il réunit ensuite dix contributions, classées en quatre sections d'ampleur inégale. La première se présente comme une mise en contexte: on y trouvera trois courtes synthèses sur Athènes hellénistique (M. Rathmann), les consécrations des Romains dans la cité de Paul-émile à Auguste (C. Rödel), les changements opérés sur l'Agora, autre lieu de mémoire, au Ier s. a. C. (E. Mango). Si curieusement, l'Acropole apparaît assez peu dans ces trois communications dont aucune n'évoque l'époque impériale, on signalera toutefois le grand intérêt de la troisième étude, qui pose, principalement à propos de l'agora, des questions pertinentes en vue d'une comparaison avec l'Acropole.

La seconde et la troisième partie attaquent le sujet de front en s'intéressant à l'Acropole respectivement comme espace religieux et comme espace politique. Une première étude réunit les bases votives en l'honneur d'Athéna trouvées sur l'Acropole (J. M. Müller): l'analyse suit le classement des bases selon qu'elles s'adressent à Athéna sans épiclèse, Athéna Polias ou Athéna Erganè, ou à d'autres visages moins représentés de la déesse; l'auteur remarque que l'Athéna Erganè, bénéficiaire de la majorité des offrandes au IVe siècle, s'efface à partir du IIe siècle devant l'Athéna Polias, sans donner de véritable explication à ce phénomène; il note aussi que la majorité des consécrations sont le fait de particuliers, qui offrent soit une statue de la déesse, soit un portrait du donateur, soit d'une arrhéphore. Ces dernières statues, connues du IIIe s. a. C. au IIe s. p. C., font l'objet d'une seconde étude (R. Schmidt), qui complète fort bien la précédente et montre l'intérêt que les familles de notables athéniens continuaient à manifester envers le culte d'Athéna Polias. La dimension politique de l'Acropole est mise en avant dans les deux communications suivantes: la première rappelle les témoignages qui montrent la façon dont les souverains hellénistiques, puis les généraux romains et, enfin, Auguste et Hadrien ont «investi» l'espace du sanctuaire (R. Di Cesare); la seconde, analyse le témoignage de Pausanias, qui fait de l'Acropole un «Musée» de l'histoire athénienne (A. Scholl).

La dernière section constitue la partie la plus neuve et la plus riche de l'ouvrage; elle est aussi la plus développée. On y trouve d'intéressantes réflexions méthodologiques qui reposent sur une étude fouillée de la documentation épigraphique. Elles permettent tout d'abord à S. Aneziri de présenter une remarquable typologie des inscriptions honorifiques d'époque impériale retrouvées sur l'Acropole, qu'elle compare avec celles érigées dans d'autres lieux publics de la cité: il en ressort clairement que prêtres, souverains et empereurs, et Romains sont très présents sur l'Acropole, alors que les magistrats, artistes et intellectuels sont en règle générale honorés ailleurs dans la cité. C. M. Keesling analyse avec beaucoup de finesse quelques exemples de bases de statues plus anciennes remployées pour honorer d'autres personnages, tout en rappelant les motivations qui présidaient à ces remplois et en soulignant la difficulté que l'on a parfois à les repérer dans les corpus épigraphiques; elle invite à considérer chaque cas comme un cas particulier, tant la pratique offre des visages différents. Ces réflexions sont prolongées et discutées par R. Krumeich dans une communication substantielle qui réunit l'ensemble des témoignages de remplois de statues pour des Romains sur l'Acropole; selon lui, le maintien de l'inscription originale à côté du nom du nouvel honorandus doit être lu comme revendication par ce dernier d'une «double identité», grecque et romaine.

L'ensemble témoigne d'une grande unité méthodologique - en particulier par l'exploitation du matériel épigraphique - et thématique, au point même que certains développements paraissent même légèrement redondants, sentiment que renforce la présentation de la bibliographie à la fin de chaque communication, où l'on retrouve, naturellement, les mêmes titres. Une bibliographie commune à l'ensemble de l'ouvrage eût sans doute été plus économique et aussi plus judicieuse.

Le livre est remarquablement illustré par plus de 80 photos, plans ou dessins regroupés à la fin du volume. On y trouvera également un ensemble d'indices complets, qui rendent l'ouvrage fort maniable. Tant par la quantité des informations réunies (Müller, Aneziri, Krumeich) que par la variété des thèmes abordés et la clarté du discours, ce volume forme donc un instrument de travail précieux, qui, remplissant largement le cahier des charges fixé par les éditeurs dans leur introduction, rendra bien des services pour des études à venir.


Note:

[1] Bernard Holzmann : L'Acropole d'Athènes: monuments, culte et histoire du sanctuaire d'Athéna Polias, Paris 2003.

Éric Perrin-Saminadayar